Et parfois, c'est comme ça !
LE JEFF BODART CRU 2008 rappelle un peu l'époque bête de scène des Gangsters d'Amour. Il a même escaladé une colonne de baffles ! Alain Dewez
JEFF retrouve ses sensations sur scène. La bête de scène façon Gangsters est de retour. Mais sans aucune nostalgie... Un premier concert ou un début de tournée, cela se rode rarement dans la capitale. Les Français viennent généreusement s'essayer à Bruxelles avant de s'installer à Paris. Et les Belges choisissent la province pour commencer... « C'est vous qui essuyez les plâtres », lance un Jeff Bodart rigolard, au bout d'une demi-heure de ce showcase destiné à éprouver l'album sorti le 7 janvier dernier. Nous aurions pu aller à Strépy-Bracquegnies... Houdeng-Goegnies... Heu... Farciennes, mais nous voilà, et nous sommes bien contents d'être de retour dans cette bonne vieille Rotonde ! Près de deux heures durant, ce jeudi, l'homme au chapeau (qu'il balance en coulisses d'entrée de jeu) va joindre le geste à la parole, épaulé par un groupe vitaminé et disposant de plus d'une corde à son arc. « Je ris », « Ma carcasse », « Et parfois c'est comme ça » : la set list de ce soir donne le ton. Le plaisir d'être là est perceptible, tant sur une scène arpentée de long en large que dans le public où on danse et frappe dans les mains.
«Demain matin », avec la grosse caisse et la contrebasse pour bien marquer le tempo, donne à ce dernier l'occasion de montrer que les nouvelles chansons ont déjà leurs aficionados. Entre les fleurs qu'il balance à ce « bon Docteur Duvall » et « Une chambre modern style » joué façon blues électrique, le Jeff Bodart cru 2008 rappelle un peu l'époque bête de scène des Gangsters d'Amour. Il finira même par escalader une colonne de baffles, c'est dire. Mais pas question de nostalgie là-dedans, c'est tout lui, point. Et d'ailleurs, l'intégralité du nouvel album y passe, agrémenté de quelques classiques d'hier. S'il entendait se mettre un peu plus à nu avec des textes essentiellement autobiographiques, en concert, les moments de répit sont rares. « De quoi j'ai l'air », qu'il chante assis entre les spectateurs, est l'occasion d'une petite pause acoustique agrémentée d'un accordéon. Là encore, la salle connaît déjà le refrain et Jeff ne cache pas sa surprise. Suit « La vie est une balançoire », et le groupe renoue avec des accents plus rock... Une chose est sûre : s'il résiste à la débauche d'énergie (ici et là un peu au détriment du chant), ce nouveau répertoire promet de chouettes moments. Sur des scènes plus vastes, comme il se doit. Didier Stiers — La Libre Belgique, 16 février 2008
Jeff Bodart, la scène lui va si bien !
Début d'une tournée au Botanique avec un concert aux allures de showcase.
Pour être sapé comme un prince, il est sapé comme un prince Jeff Bodart quand il déboule sur la scène de la petite salle de la Rotonde au Botanique de Bruxelles. Costume trois-pièces-cravate : la clâââssse. Ses musiciens aussi, d'ailleurs. Ne serait-ce les chaussures blanches qui manquent à leur garde-robe, ils ont des allures de gang. Of five. Cédric à la basse et à la contrebasse, Jérôme à la guitare électrique et acoustique, Ludo à la batterie et aux choeurs et Mr Julio aux claviers. Leur musique est tout aussi propre et nickel, guère de débordements, mais elle touche là où il faut. Pas à dire, mais les chansons de Jeff Bodart ne sont pas faites pour être écoutées dans un salon. Ça, c'est lié au personnage, évidemment. Truculent, ne tenant pas en place, (quoique...), généreux, aimant le contact avec le public...
Avec son dernier album sous le bras, "Et parfois c'est comme ça", dont il déclinera sur scène presque tous les morceaux, Jeff Bodart est en forme en ce jour de Saint-Valentin - il est vrai que Mademoiselle Armelle ne le quitte pas des yeux à travers la caméra de son portable...
Si l'on ne s'étonne plus des "frasques" du bonhomme - courir dans le public, monter sur les haut-parleurs, culbuter sur scène -, on se réjouit de moments intimes qu'il partage quand il demande à tout le monde de s'asseoir par terre et qu'il vient s'installer au milieu du parterre pour entonner "De quoi j'ai l'air". Ou quand le chanteur face à son public entame, seul à la guitare, une vieille croûte , à savoir le réjouissant "Du vélo sans les mains". "Si tu ne vas à la province, la province viendra à toi" pourrait être le dicton du jour parce que les proches de Farciennes et environs n'ont pas attendu sa venue dans le pays et sont donc montés à la capitale pour venir faire la fête avec leur Jeff. Question rappels : "Quand on aime, on ne compte pas", autre dicton du jour. De circonstance... M.-A.G. — Dernière heure, 16 février 2008
Le Jeff Bodart nouveau est arrivé
II a donné jeudi, au Botanique, le premier concert de sa tournée.
BRUXELLES C'est dans une Rotonde pleine à craquer ("Évidemment, il a invité tous ses potes, ça fait du monde", confie, en riant, un de ses proches) que Jeff Bodart a fait, jeudi, son grand retour sur scène avec un nouvel album, Et parfois c'est comme ça. Le moins qu'on puisse écrire, c'est que le coco a retrouvé la toute grande forme, après un passage à vide avoué. Sur scène, cela se traduit par des kilomètres (et à la Rotonde, il faut être fort) parcourus, des chansons comme s'il en pleuvait, un sourire accroché aux oreilles pendant deux heures. Bref, un vrai bonheur d'être là avant de s'en aller sur les routes, d'Houdeng-Goegnies à Strépy-Bracquegnies. En tout cas, c'est ce qu'il prétend. Et puisque son album, donc, est encore tout chaud, c'est lui, en priorité, qu'il a servi à un public de conquis (non, il n'y avait pas QUE ses potes), toujours partant pour taper dans les mains et siffler avec L'oiseau de 7h32. On le savait homme de scène, on avait oublié qu'il était aussi magicien si l'on en juge par sa capacité à mettre une salle dans sa poche. Que ce soit en égrenant les 36 manières (d'entrer dans ta vie, fifille) ou en promettant que Demain matin (il arrêterait). La bonne nouvelle, c'est que Et parfois c'est comme ça, que l'on avait aimé découvrir au calme à la maison, se prête à merveille à la scène. Et se marie fort bien avec les anciennes chansons de Jeff, à commencer par la superbe Canadair, dégainée juste quand il faut. Un grand et joli moment... I.M.
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