Jeff Bodart

Jeff Bodart

Presse 2003/2005

Le bonheur c'est facile, quand on y met du Jeff Bodart

La Dernière Heure, 8 décembre 2003

BRUXELLES C'est dans une Orangerie trop petite pour accueillir tous ses fans (et ses potes, Dieu sait s'il en a) que Jeff Bodart avait fixé le rendez-vous, vendredi soir. En attendant qu'il veuille bien pointer le bout de ses favoris et tandis que Nanard, à l'orgue de Barbarie, faisait défiler ses cartons, la salle s'emplissait d'une rumeur impatiente et d'un public dans lequel les enfants s'étaient imposés, juste devant la scène. Voilà pour le décor avant le début des hostilités. La guitare en bandoulière, les yeux brillants de plaisir, Jeff déboule et se roule sur les plages de son dernier opus, T'es rien ou t'es quelqu'un, avec l'énergie qu'on lui connaît, mais qui ne cesse jamais de surprendre (c'est paradoxal, mais c'est comme ça). Pas bien bavard pendant les premiers morceaux, une fois qu'il a trouvé ses marques, les vannes fusent et les vestes volent. Les pieds de micro aussi et, courant de droite à gauche sans qu'on ait le temps de comprendre comment il fait, il met le feu à un public qui ne demandait que ça. Un peu de bruit entre amis arrive à point nommé. Il ne doit pas insister beaucoup pour que ce soit le cas. Ce sera le cas plus tard aussi avec Boire, boire, boire, mais c'est une autre histoire.

«Vous savez que, ce soir, on enregistre un live», lance-t-il tout à coup en allant ouvrir la porte secrète derrière laquelle se cachent les pros du son. Dans le mille: histoire de faire honneur à l'album qui se prépare, l'ambiance monte encore d'un cran. T'es rien ou t'es quelqu'un , Du vélo sans les mains... on en passe et des plus folles, Jeff remplit l'espace de ses pas de danse, de ses riffs de guitare imaginaires et de ses airs d'instruments improbables.

En presque deux heures (si, si), il accomplira l'exploit de n'avoir pas à sortir les grosses ficelles (la grosse artillerie, etc.) pour séduire, faire rire et danser. En rappel, outre une fort jolie version de Canadair - qu'il interprétera donc deux fois -, il s'offre même le luxe de chanter en espagnol, accompagné de Nanard et son orgue. «J'ai l'impression d'avoir fait le singe», dit-il. Pas nous. I.M.

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