Sur la pochette de son cinquième album solo“Et parfois c’est comme ça", Jeff Bodart fait mine de retirer son chapeau. Pas vraiment pour saluer l’artiste qu’il est ou pour faire des courbettes.“ Non, c’est le signe d’une mise à nu, d’une pudeur enfin effacée, d’un « je » qui n’est plus un jeu. « Pour faire court, on va dire que j’ai traversé une période difficile l’année dernière », explique-t-il. « Au mépris de toutes mes ambitions morales et professionnelles j’ai confondu le monde avec une grande cour de récréation. A force de jouer la fuite en avant, la fête débridée avait pris sur le pas sur ce j’aimais faire le plus au monde : des chansons. On va dire que dans « sex, drugs and rock & roll », j’avais un peu oublié le rock & roll. »
« Et parfois c’est comme ça » abrite treize chansons. Paradoxe des paradoxes, pour son album le plus autobiographique, Jeff Bodart n’a jamais été aussi bien entouré. Jacques Duvall, Miossec, Boris Bergman, Thierry Robberecht pour les textes, Denis Moulin à la réalisation, Patrick Cramer qui a mixé au South Beach Studio à Miami (« plus pour son aptitude à maîtriser les plateaux live , comme il le fait notamment pour « Taratata » que pour le syndrome américain »), Dominique Blanc-Francard pour un ultime coup de pouce, Dave Collins pour le mastering à Los Angeles, sans oublier Firmin Michiels, l’homme de l’ombre, confident, détonateur et producteur exécutif. Que des proches, que des amis… « C’est tellement bon de se voir dans le regard d’un autre. Il n’y a pasde fond de tiroir ici, pas de chute, que du fait sur mesure. »
Menée entre Bruxelles (pour l’enregistrement), Montpellier (pour la réalisation), Miami, Los Angeles et Paris, cette folle aventure a aussi servi de déclic pour notre artiste globe-trotter dont le grand cœur fragile a toujours été rythmé tant par la foi que par le doute. « J’ai décidé qu’un jour je voudrais faire vieux chanteur. Avant, comme tous les jeunes cons (que je reste), je souhaitais mourir à trente ans. Aujourd’hui, j’ai envie de chanter le plus longtemps possible. J’’ai enregistré ces nouvelles chansons avec la conviction que je pourrais encore les interpréter dans dix, quinze ou vingt ans. C’est un album plutôt roots, les musiciens ont joué ensemble dans la même pièce, il n’y a pas de synthé, quasi pas d’overdubs. Sur ce disque, je ne recherche que moi. C’est la grande différence avec mes albums précédents où il y avait souvent des références. Ici, il n’y a pas de quête d’authenticité ou de crédibilité, je m’en fous complètement. Je l’ai fait comme ça parce que je voulais me foutre à poil comme ça »
Allez viens, Jeff !
"Jeff Bodart est de retour. Avec un nouvel album bourré de grandes et belles chansons. Car il a pris de la bouteille, l'animal. Et de bonnes résolutions. Il redevient le grand chanteur qu'il aurait toujours dû rester. Avec une belle voix douce et des. textes écrits sur mesure par ses potes, de Duvall à Miossec. Pour la première fois, Jeff parle vraiment de lui, de ses démons passés, de ses excès, de ses erreurs et de ses promesses, « l'âme perdue, le cœur en l'air». Du vrai Jeff, du beau Jeff. Comme on l'aime."
Le Soir, janvier 2008 THIERRY COLJON
Et parfois c'est comme ça (Musique : Mansano. Texte : Bodart) PAROLES
« Le texte est venu en un jet. C'est quasi de l'écriture automatique, ça ne m'arrive presque jamais. Du 100% autobiographique. Et c'est la chanson qui donne le titre à l'album, histoire de commencer tout nu. Son choix comme premier single s'est très vite imposé. »
L'oiseau de 7h32 (Musique: Bernheim. Texte : Lebel)PAROLES
« L'oiseau de 7h32, c'est un drôle d'oiseau. A la fois un volatile, un train, ou une jeune fille… A vous de choisir.Une chanson qui résume parfaitement l'accouchement de l'album. Tu as cinq mecs qui jouent ensemble dans la même pièce et basta ! Tout est très simple, même s'il m'a fallu bosser dur pour arriver à travailler plus bas dans les tonalités de la voix. »
Demain matin (Musique : Bernheim. Texte : Duvall/Bodart)PAROLES
« Ils nous est arrivé le même truc à Jacques Duvall et à moi, du genre la crise de la quarantaine un peu compliquée à traverser. On s'est dit : « et si on l'écrivait ». Ce n'est pas une chanson triste, plutôt ce tu exprimes quand tu es au fond et que tu pousses des talons pour remonter à la surface. Encore une chanson qui parle d'alcool ? Non, une chanson qui parle de rédemption »
Destination ultramarine ( Musique : Bodart/Hiernaux. Texte : Robberecht) PAROLES
« Les références maritimes ne servent que de prétexte, c'est plutôt un conte ésotérique. Thierry Robberecht m'a offert le roman Ultramarine de Malcolm Lowry. Je lui ai proposé de s'en inspirer et d'en écrire un texte. Isabelle Antena a fait les chœurs à Montpellier dans les studios de Denis Moulin. Macolm Lowry est remercié sur le disque, tout comme Arthur Koestler et Pierre Mérot (« Mammifères »), des lectures qui se sont révélées indispensables pour ce disque. Et c'est aussi les retrouvailles avec le premier guitariste des Gangsters d'amour, Henri le Magnifique, formidable re-rencontre. »
Une chambre Modern Style (Musique Bodart/Gillet/Bodson Texte : René Bizac) PAROLES
« Quand j'ai entendu avec Firmin Michiels les musiciens jouer ensemble pour la première fois, on s'est dit qu'on tenait le fil rouge de cet album, qu'il fallait les laisser s'exprimer et privilégier l'instant présent. Seule la voix d'Isabelle Antena a été rajoutée. Il s'agit aussi de ma première collaboration avec l'auteur de théâtre René Bizac. »
Jacques (Musique : Bernheim. Texte : Duvall)PAROLES
« Jeff était le chauffeur de Jacques Brel, et le chauffeur était souvent plus rétamé que le passager. Ici, c'est Jeff qui répond à Jacques, et avec quelle classe ! Il lui dit : « T'es qui mon pote pour me juger ainsi ? » Une manière aussi de couper l'herbe sous le pied à tous ceux qui me font le coup du refrain « Non Jeff, t'es pas tout seul » . La belle ironie c'est que c'est un autre tandem Jeff-Jacques qui s'y cogne. Et pour tout dire, on s'est retrouvé souvent avec Duvall dans des endroits aussi glauques que ceux décrits dans la chanson »
Ma carcasse (Musique : Bodart/Krajewski Texte : Robberecht) PAROLES
« Etait-il nécessaire de parler de ça ? Oui. C'est mon album, après tout. Oui, je me suis à peu près tout cassé, j'ai des vis dans tout le corps et j'assume. Et j'aime bien le côté Willy de Ville et les sonorités Nouvelle-Orléans sur cette chanson. »
36 Manières (Musique : Bernheim. Texte : Duvall) PAROLES
« J'ai convaincu ma compagne de remettre le couvert grâce à cette chanson. Le docteur Jeff la conseille à tous ceux qui ont un problème avec leur fiancée. Et si une manière ne suffit pas, il en reste trente-cinq autres … »
Embrasse-Moi (Musique : Noordkaap. Adapt : Bodart) PAROLES
« La seule reprise de l'album. Mon guitariste Lars a fait partie du groupe limbourgeois Noordkaap qui a eu un tube énorme en Flandre et aux Pays-Bas avec Ik Hou Van U. et Lars a pensé qu'il y avait une place en France pour cette chanson. Cependant, je n'ai pas fait de traduction littérale, c'est un texte réinventé. L'idée, c'était d'en faire un slow hybride qui sente bon la boule à facettes sous le regard compatissant d'un Nick Cave. Un peu le trait d'union entre Joe Dassin et Joe Strummer.
Je ris ( Musique : Bodart. Texte : Miossec) PAROLES
« Moi qui m'étais juré de ne jamais tomber dans le cynisme, ici j'en sers à la louche. Avec Miossec, on a fait une chanson de rupture, mais avec le regard goguenard et désabusé de celui qui sait qu'il perd tout.. Et puis l'instrumentation dégage une vraie chaleur organique , qui sent même un peu le soufre à la fin de la chanson, quand Christophe rigole. »
De quoi j'ai l'air (Musique : Bodart/Krajewski Texte : Bodart/Godefroit) PAROLES
« Encore un texte on ne peut plus autobiographique, écrit avec la romancière belge Sylvie Godefroid. Une chouette rencontre d'un mercredi après-midi et une ballade où on ravale toute sa pudeur. »
Notre trajectoire (Musique :Bodart/Hiernaux. Texte : Robberecht) PAROLES
« Alors que j'ai toujours été le premier à clamer qu'il ne fallait jamais s'identifier au chanteur, voilà que je parle de mon chemin en disant « Notre trajectoire ». Encore une contradiction, mais n'est-ce pas le meilleur moyen de cerner la vérité ?
Fou sans toi (Musique : Van Bambost. Texte : Bergman) PAROLES
« Boris Bergman est un vieux pote. On avait failli travailler ensemble il y a quelques années, mais ça n'avait pas abouti. Un texte taillé sur mesure, comme tous ceux qui ont été écrits pour moi sur cet album. Du grand Bergman, campé dans la peau de son interprète. »
Jeff Bodart (janvier 2008)
Enregistré par Denis Moulin au Jet Studio à Bruxelles,
au Nature Studio à Montpellier et au studio Dame Blanche à Bruxelles.
Mixé par Patrice Cramer au South Beach Studio à Miami
et par Denis Moulin au Nature Studio à Montpellier.
« Et parfois c'est comme ça » remixé par Dominique Blanc-Francard
au Studio Labomatic à Paris.
Mastérisé par Dave Collins à Los Angeles.
Réalisé (avec talent!) par Denis Moulin.
Lars Van Bambost : guitares
Fritz Sundermran : guitares
Dominique Vantommee : Hammond et Rhodes Fender
Tchang Sjang Coenen : basse et contrebasse
Michel « Magies sticks »Schoots: batterie
Aldo Granato : accordéon
Isabelle Antenna : choeurs
Christophe Miossec : seconde voix sur « Je ris »
Jérôme Hiernaux ; guitares additionnelles sur « Notre trajectoire »
Henri le Magnifique : percussions sur « Destination Ultramarine »
Pierre « Julio » Gillet : raccords et amitié
Olivier Bodson : cuivres
Patrice Cramer : mixage et natation américaine
Dominique Blanc- Francard : remixage ultime
de « Et parfois c'est comme ça »
Régine Mahaux et Max Frost : photos
Phil Van Oyynen : artwork
Pierre Mossiat : éditions www.strictlyconfitential.net.
Denis Gërardy : contact www.musicolor.be
Firmin Michiels : A&R et production executive (et c'est.pas rien de le dire)
Denis Moulin : réalisation, soutien, patience, etc
pour Lore et Firmin
Merci à Kenny G. Pierre M, Michel L,
Jean Marc D, Denis M, Denis G, Isabelle A, François B, Jacques D,
Sylvain L, Patricia M, Henri H, Jerôme H Pierre G, Jean Michel M,
Armelle G,
Christophe M, Thierry R, Peter P, Thierry Rudy L,
Cyrille C, Florent M, Sylvie G,
René B, Valérie V, Marc E, Boris B,
Michel K. Michel S, Tchang, Lars V, Fritz S,
Dominique V, Aldo G,
Patrice C, Dominique BF, Catherine B, Régine M, Phil VD,
Phil B, Luc L, Grégoire B
Merci à Malcolm Lowry, Pierre Mérot et Arthur Koestler