Il y a suffisamment d’occasions de faire les fous pour ne pas perdre de soirées en coups de cafard comme c’est mon cas lors de mon anniversaire. Ça me fout le blues. Donc je planque désespérément ma date d’anniversaire. Ne me demande donc pas mon âge : j’ai trente ans pour longtemps ! (Rires). Et donc je déteste aussi les photos souvenirs. La nostalgie m’ennuie.Télémoustique, mars 1995
(...) Je me sens belge francophone avant tout et j'en suis très content, c'est un atout dans ma vie artistique. La Belgique est un pays formidable où le chauvinisme n'est absolument pas cultivé. Il y existe une vraie solidarité entre les artistes, parce que si nous faisons tous notre petite soupe chacun de notre côté, les oreilles sont toujours tournées vers l'extérieur. En fait, il n'existe pas de courant belge mais bien un esprit belge. Extrêmement riche. J'aime comparer la Belgique à un laboratoire: c'est petit, on y a un feed-back immédiat qui permet de voir où on se situe, quitte à rajuster le tir pour ensuite conquérir le monde (rire) ! Avant, à l'époque des Gangsters, mon directeur artistique me disait d'arrêter de crier sur tous les toits que j'étais belge... Maintenant, c'est le contraire: être belge, c'est dans la mouvance!La Dernière Heure, novembre 2003
Il n’y a rien de comestible sur cette terre que je n’aime pas. J’ai même parfois des goûts de chiottes : j’adore les abats et toutes ces choses… Mais ça ! Rien que d’y penser, beurk ! Quand j’étais petit, le vieux pot était sur le frigo et j’avais l’impression de voir de vieux fœtus baigner dans le formol, dans cet espèce de vinaigre rosé glauque… T’as l’impression de voir de l’humeur aqueuse ! T’as l’impression que les betteraves, c’est l’intérieur d’un œil ! Et en plus il faudrait manger ça. Télémoustique, mars 1995
"Ben oui!...Aussi..."Septembre, 2005
C'est une vraie ville de zinneke où les gens sont contents de vivre, mais où il n'y a pas d'esprit de clocher et ça c'est génial.Pub de Bruxelles-Capitale, septembre 2001
Je ne suis pas vraiment adepte de l'esprit de clocher, et j'espère que mes fans ne le sont pas non plus... Quand je chante à Liège, à Charleroi, Mons ou Tournai, je n'ai pas l'impression d'être un Bruxellois qui chante en province. Je me sens belge francophone avant tout et j'en suis très content.La Dernière Heure, novembre 2003
Ah non ! Je ne vais pas brûler mes casquettes. Je me targue même de pouvoir encore porter une casquette en privé. Je trouve ça très élégant. C'est moi qui portait la casquette, j'ai adhéré. C'est vrai que je ne me retrouvais plus dans le personnage mais j'aime bien porter une casquette comme j'aime bien ne rien porter ou porter un petit chapeau quand il pleut. Par contre, porter une casquette systématiquement si je sais qu'on attend ça de moi, alors non !L'Essentiel, avril 2001
C’est une société secrète. La seule chose que je peux te dire, c’est que ce n’est ni un groupe politique, ni une loge maçonnique, ni une association à but lucratif, ni une œuvre philanthropique, ni une secte, ni une organisation paramilitaire, ni un club de foot, ni un essai romantico-gnangnan de ce crétin abyssal d’Alexandre jardin. C’est juste le regroupement de quelques adolescents attardés et pathétiques -dont je suis- qui tentent de préserver leur enthousiasme d’enfants. alors la raison pour laquelle cette société est secrète est toute simple : secret, c’est plus rigolo. Voilà. Et CDSD, ça signifie “ Cercle des Sushis Disparus ” et ça ne veut rien dire. Mais ne l’écris pas… personne ne le sait. Télémoustique, mars 1995
Il faut laisser aux artistes, et aux gens en général, le droit de se contredire. On vit dans un monde où c’est blanc ou noir. Maintenant, je peux t’expliquer que c’est blanc hier, aujourd’hui, toute la vie, et te revoir demain et te dire que c’est noir tous les jours, toute ma vie. Et pourtant je te parle de la même chose. la vérité est au milieu de tout cela, c’est un forme infinie et la meilleur façon de la cerner, c’est de se contredire.
Le Ligueur, octobre 1998
Voyez-vous, j’ai le culte de la contradiction. Et pour cela, rien de tel que la dissertation! Donc, incontestablement, le côté "thèse, antithèse, synthèse" appris au cours de français m'est bien resté dans la mémoire. C’est d'ailleurs probablement très jésuite... Oui, cela m'a marqué et je le pratique encore régulièrement. Par exemple, pour ne pas être uniquement négatif dans mes attitudes.
Exposant 6, mai 2005
Je suis un grand cyclothymique. Je peux être très en forme maintenant et complètement « down » dans 10 minutes mais c'est toujours moi. C'est marrant, avant quand j'écoutais les gens, c'est tout juste s'ils ne me disaient pas « toi, down, mais c'est pas possible » ! Mais tout le monde vit ça. C'est la vraie vie.L'Essentiel, avril 2001
Le texte de Miossec, LA VIE, LA MORT est assez cynique. C'est étonnant de t'entendre chanter ce titre... Avant je disais que chanter des trucs cyniques, ce n'était pas pour moi. Comme quoi, on peut changer. J'ai réussi à transposer mon univers avec aussi une petite pointe de cynisme. C'est une nouvelle avancée pour moi. Source : L'Essentiel, avril 2001
Astrologues et compagnie. Je ne dis pas que c’est du pipeau. Je ne dis pas que je n’y crois pas. Là n’est pas le problème. C’est juste que je ne veux pas vivre en fonction de ça. J’ai un jour rencontré cet Anglais qui avait prévu la mort de John Lennon, la veille de l’assassinat dans une émission télé. Qui dit que l’assassin de Lennon n’a pas vu cette émission ? Et qu’il s’est dit : “ C’est demain que je dois le faire ”. Il y a là-dedans un déterminisme qui ne me plaît pas. J’ai foi et confiance absolue en la liberté de l’être humain. On a toujours le choix. Si on connaît l’avenir, on ne peut pas faire de choix. D’ailleurs, si tu me disais : “ Voilà, tu vas mourir juste après cette interview. Que fait-on ? ” Et bien je répondrais qu’on continue comme si de rien n’était. Télémoustique, mars 1995
Quand je retourne chez mes parents, il m'arrive de loger dans la chambre que j'occupais quand j'étais gamin. Et là, le cauchemar est toujours le même: je me réveille le matin, je n'ai pas étudié mon examen de néerlandais, je cherche ma mallette et mon journal de classe, je me dis: "Merde et merde, je n'aurai pas le temps, dans le train, de bosser pour l'interrol". Et là, je me réveille avec un "Ouf.' Ce n'est qu'un mauvais rêve...". Ou alors, je rêve que mon diplôme d'humanités n'est pas valable et que je dois retourner à l'école. Ça aussi, ça fait partie de mes grands cauchemars! Exposant 6, mai 2005
[A propos de Belgomania] Tout le monde croit que c'est hyper fastoche de chanter ensemble. Mais il faut voir qu'il y a tout de même trois ego, et même quatre en comptant Carton, et derrière, des techniciens, du travail. Mais, sur scène, c'est vrai qu'il y a une grande part d'improvisation et que ce genre de spectacle ça ne marche que quand il y a une magie, une alchimie non seulement avec les chanteurs mais aussi avec le public.RFI, août 2004
Cette expression me fait grimper au mur:"II n'y a pas de fumée sans feu. "Je n'aime pas les proverbes, mais celui-là bafoue le principe de la présomption d'innocence. Il est très ancré dans le bon sens populaire, mais ici le bon sens populaire devient de la connerie populaire. Parce que ce proverbe est dangereux. Télémoustique, mars 1995
C'est un progrès que je m'impose, mais c'est n'est pas une contrainte. C'est vrai que les nouvelles chansons ont peut être initié davantage ce genre de tentative. Aujourd'hui je chante mieux qu'hier et, j'espère, moins bien que demain. J'imagine que c'est pareil quand on apprend à parler. J'ai d'ailleurs mis très longtemps à parler. Et à marcher aussi... mais c' est une autre histoire.Info PIAS, juin 2003
Tiré du livre très savoureux "Comment parler le belge" écrit par Philippe GENION paru en avril 2010.
Je suis parrain professionnel. J’ai trois filleuls. Et j’y attache beaucoup d’importance. Et pas parce que je veux jouer au père par procuration ! Ca ne m’intéresse pas. J’espère juste développer quelque chose de chouette avec eux. Evidemment, comme je bouge beaucoup, je ne m’en occupe pas assez. Mais ces trois gosses sont vraiment très importants pour moi. Le plus petit, c’est Alexandre, qui est le second fils de mon manager de toujours, Pierre Mossiat. Clyde, c’est le fils de Kenny Gates, qui est le directeur d’une maison de disques (PiaS) avec laquelle je ne travaille pas, pour des raisons d’amitié justement. Et la plus grande, c’est Coralie, la fille d’un gars qui se nomme Soreil et se prénomme Philippe. (Note du Web : Animateur francophone réputé) Télémoustique, mars 1995
Son égocentrisme, Jeff Bodart le maîtrise bien alors. À toutes les actions qui mobilisent générosité et humanisme, il répond présent « Je ne sais pas dire non, explique-t-il en riant. Puis La vraie générosité, elle vient du public. Il nous le rend au centuple ce qu'on lui donne. Alors, quand je m'associe à une action en faveur du don d'organes, je trouve que c'est la moindre des choses. Moi, je vis plutôt bien en faisant ce que j'aime: quel luxe! Alors, quand je dis que je ne sais pas refuser, ce n'est pas cela. C'est simplement je ne pourrais plus me regarder dans un miroir si je refusais. Je manquerais au plus petit devoir. Peut-être qu'on se dira que c'est une forme d'expiation dans la vieille tradition judéo-chrétienne !» . L'appel, juin 1999
C’est le nom de la société de Benoît Poelvoorde et Pascal Lebrun. Benoît est le plus médiatisé. Mais j’insiste : Pascal Lebrun, c’est un génie discret. Ben et moi, on l’appelle “ Le Maître ”. Il peint divinement bien, c’est un romaniste averti. Et moi, j’ai la chance de travailler avec des types pareils, bourrés de talent. Pascal s’est occupé du graphisme de mon album, Benoît a fait les photos, ils ont écrit “ Le chant des Yakas… ” Et alors les “ murges ” à la Duvel les plus solidement réussies, c’est quand même avec mon ami Ben. Que te dire : Ben, comme je dis toujours, c’est le meilleur ami de l’homme. (Rires.) Si je dois résumer mes relations avec lui, je dirais que ça nous arrive de travailler ensemble, mais surtout de faire les cons… Télémoustique, mars 1995
Habiter à l’hôtel ! Pouvoir foutre le camp quand tu veux et n’avoir aucun souci lié à la propriété. Quelle libération pour la tête, surtout pour un type aussi irresponsable que moi ! En fait, le vrai luxe , c’est de ne rien posséder. Mais il faut beaucoup d’argent pour ne rien posséder. Télémoustique, mars 1995
J'aimerais que l'on écoute davantage ce que je dis et chante plutôt que de s'intéresser principalement à ma casquette et à mon personnage jovial. En tout cas, moi, cela me pesait. J'étais censé être toujours de bonne humeur. J'ai défendu des chansons extrêmement positives et je le ferai encore; mais, j'ai envie d'éclairer une autre facette de ma personnalité. Le titre de l'album, Ça ne me suffit plus, ne dit que ça.Le Soir Illustré, janvier 2002
A quelqu'un qui découvre ta carrière et ton histoire, comment expliquerais-tu le lien entre " Meurtre à Hawaï ", " Du vélo sans les mains " et " Tu m'aimeras quand je ne t'aimerai plus " ? C'est le même type, à des stades différents, avec sa vérité d'avant-hier, d'hier et d'aujourd'hui. Je revendique le droit à la contradiction et à la tentative. Les convictions évoluent et la manière de s'exprimer aussi. Ce sont des étapes différentes, vécues honnêtement, où je me suis retrouvé à 100% et sans lesquelles mon univers d'aujourd'hui ne serait pas ce qu'il est.Info PIAS, juin 2003
Je sors encore beaucoup et j'assume! Mon défaut, c'est de ne pas avoir de demi-mesure et donc quand je me lance, j'y vais à fond. Je me mets parfois dans des états impossibles. Flair, mai 2002
On connaît les associations/dissociations Gainsbourg/Gainsbarre, pile/face, Renaud/Renard, amour/amer, Jeckyll/Hyde... On connaît moins le tandem Jeff/Jean-François qui apparaît en filigrane dans plusieurs chansons? C'est même le thème d'une chanson qui ne s'est pas retrouvée sur le disque. Pour moi, la "Route du Progrès" c'est prendre ma pelle et partir racler au plus près de l'os. Comment intéresser les gens si on ne se penche pas sur soi-même et si on ne représente qu'un personnage désincarné qui se tire systématiquement d'affaire en faisant une pirouette ?Info PIAS, juin 2003
C’est un peu comme pour Poelvoorde : Kent est un mec avec qui je fais des choses importantes à mes yeux. Partir en vacances, boire des coups, faire la fête… La vie, quoi ! Et parfois même, il nous arrive de travailler ensemble. Cela fait dix ans qu’on est pire que des poteaux. Et enfin, sur cet album, on a décidé de faire quelque chose de constructif en écrivant quatre chansons ensemble. Ah oui ! Kent habite Champigny-sur-Marne et c’est aussi un taulier fantastique. Il a le meilleur sens de l’accueil que je connaisse. Donc, si vous allez à Paris et que vous ne savez pas où loger, vous allez chez Kent à Champigny. Télémoustique, mai 1998
Quand tu bosses beaucoup en France, ce qui est affreux c’est quand des mecs te disent : “ Oui, oui, je connais les belges ! d’ailleurs j’ai été manger hier chez “ Léon de Bruxelles ”. J’adore les moules-frites et j’adore la Belgique ”. Dans toutes les villes de France, “ Léon de Bruxelles ” est devenu un MacDo de la moule. Elles sont immondes : c’est caoutchouteux en bas et séché en haut. Cela dit je ne veux pas me poser en petit Jean-Pierre Coffe de la moule made in Belgium. C’est juste parce que tout le monde m’en parle et que c’est casse-bonbons. Donc j’appelle au boycott général ! Télémoustique, mars 1995
Jeu-concours RTBF1 dans lequel Jacques BREL a été finalement plébiscité en direct sur la RTBF1. Le top 3 de Jeff : 1. Jacqueline BODART. Elle a mis au monde "difficilement" un enfant "difficile", qui s'est révélé être un garçon "difficile", pour plus tard devenir un grand fils ..."difficile". Pour tout cela, elle a droit à notre considération éternelle, notre respect, notre commisération, et toute la tendresse et l'amour filial dont est capable un chanteur "difficile". 2. Benoît POELVOORDE www.benoitpoelvoorde.be D'abord, et c'est parfaitement partial et subjectif, parce que c'est mon ami, mon frère. Et ça vaut toutes les raisons du monde. Et comme il est dans le top 10 et que plein de gens ont déjà voté pour lui, je ne vois pas pourquoi je me gênerais. Pour couper court à toute accusation de "copinage", je vous dirais qu'il est sincère, gentil et crédible. Son cerveau marche plus vite que son ombre et il a emmené la belgitude jusqu' à son point extrême de non-retour. Ben, c'est le meilleur ami de l'homme. 3. Gabrielle PETIT : Une photo sépia dans un vieux manuel scolaire. Une 5ème primaire qui n'en finit pas. Une page un peu plus écornée dans un abrégé d'histoire jauni qui sent bon le renfermé et le déjà prêté. Gabrielle Petit sur un banal cliché d'identité. Jeune, jolie, espionne, et fusillée. Courage et abnégation. Horreur et déchirement. J'en rêve et j'en frémis. RTBF1, décembre 2005
Rudy Léonet, animateur à Radio 21, t'a offert une chanson au titre rigolo, les filles sont des garçons bizarres, le message, c'est quoi? Eh bien c'est que les garçons voient les filles comme des êtres mystérieux et en même temps ils les sentent très proches d'eux. Quand on rencontre une fille, on est émerveillé et en même temps on se dit: Ce n'est que ça.Cette chanson est une claque au machisme et j'aime ça. Flair, mai 2002
Tu t'es déjà mis à l'entraînement ? Par obligation, oui. Je cultive plus la fête que le sport mais si on veut monter sur scène et assurer, il faut forcément avoir un petit peu de condition physique. Je cours, je nage, je fais du badminton en salle, pas du badminton dans le sable ou le jardin ! J'ai acheté un bouquin sur le marathon qui conseille de faire du badminton comme entraînement.L'Essentiel, avril 2001
S'il y a bien un mot qui m'effraie, c'est «maturité». Je cultive l'âme d'enfant et l'enthousiasme de l'adolescent. Je suis sûr qu'un jour, je me retrouverai dans un corps de vieillard avec une âme d'enfant et ce sera terrible. Mais je suis prêt à prendre le risque. Depuis peu, j'ai décidé de faire vieux chanteur, plus tard. Le Soir Illustré, janvier 2002
Mes parents, non contents de nous infliger Les Compagnons de la Chanson toutes les nuits de Noël, étaient aussi adeptes de la crèche vivante (pratique consistant à se déguiser en santons de Provence et à mimer la naissance de Machin sur un air de viole mâtiné d'une histoire à dormir debout racontée par Fernandel citant Marcel Pagnol). Pour corser la scène, mon père eut l'idée formidable de nous amener un mouton vivant au milieu du salon, entre mon petit frère nouveau-né, qui jouait le petit Jésus, mes sœurs et cousines qui se disputaient le rôle de la Vierge Marie, et votre serviteur qui voulait déjà être à la fois Joseph, le berger, les Rois mages, l'ange Gabriel, j'en passe et des meilleures... Le réalisme toucha à son comble lorsque ce pauvre mouton, effrayé par les beuglements de mon père qui jouait le bœuf, urina à grands jets sur la moquette, sous les yeux exorbités de ma mère. Excité par les couinements d'horreur de la petite famille, la bête s'attaqua alors aux plantes vertes maternelles, sous le regard désespéré de mes parents. Ah, ces saintes nuits de Noël et ces saines colères qui respirent la joie de vivre ! Cela dit, la leçon ne porta pas car il y eut, les années qui suivirent, bien d'autres surprises encore, et bien d'autres animaux... Je me souviens d'un veau, d'un âne, d'un poney, d'un canard et même d'un cochon pakistanais répondant au doux nom de "Porcinet d'amour". Cannibale et alcoolique, il se gorgeait de boudin noir et de bière de Noël, se cognait aux portes et soulevait du groin les jupes de la tante Jeanine. Un vrai poète. Et gentleman, avec ça! Télémoustique, décembre 2003
Es-tu quelqu'un de nostalgique ? Non. Enfin, oui, je dois l'être, mais je refuse ça. Je trouve que la mélancolie provoque des choses formidables mais ce que je n'aime pas, c'est le côté passéiste, genre « c'était mieux avant ». Les regrets, ce n'est pas quelque chose que je cultive.L'Essentiel, avril 2001
A propos de son corps et de son nu (discret) dans le magazine féminin Flair… Pour la photo je n’étais pas tout à fait nu : j’avais quand-même une casquette (…) J’aurais accepté de poser complètement nu si j’avais été le nouvel Apollon hyper musclé avec un corps qui fait rêver toutes les filles. Avec ma carrure en forme de bouteille de Jupiler, ça n’a aucun intérêt de me voir nu, si ce n’est le gag. Je suis loin du Chippendale. (…) Je suis le genre de mec à me promener tout nu. Parfois, ça dérange même les gens qui m’entourent. Ca m’est arrivé plusieurs fois lorsque je sortais de la douche dans ma loge. Ça ne me pose aucun problème mais je ne veux pas choquer (…) Quand je dépasse 68 kg , je fais du sport. Pendant les tournées, ça va, je me dépense. Mais quand je prépare un album chez moi, je mange bien ; j’adore cela la bonne bouffe. Si je n’étais pas chanteur, je serais énorme !. Flair, mai 2002
Voir le nom de "Picasso" sur des bagnoles me heurte. Picasso, c'est le patrimoine esthétique de l'humanité. Or, pour les yeux, qu'est-ce qu'il y a de plus polluant que les bagnoles? Les héritiers de Picasso ont vendu son nom à citroën. Ce n'est pas honteux? Je pense que je vais faire des raids la nuit, pour aller gratter le "Picasso" sur toutes ces voitures! Non, c'est vraiment mal. J'exècre aussi le "délit de bagnole". Il y a le délit de faciès, mais aussi le délit de bagnole: les gens qui achètent telle voiture pour avoir l'air de ce qu'ils ont envie d'être, c'est pathétique. Un de mes meilleurs amis roule en BMW. C'est dire si même un type bien peut rouler dans une bagnole de trou de balle! Télémoustique, novembre 2001
Pensez-vous être politiquement incorrect ? En tout cas, je fais un petit effort pour l'être. (Rires). Les gens qui essaient de faire l'unanimité sont un peu suspects à mes yeux. Un peu d'impertinence et d'insolence, ça ne fait pas de mal. Le Soir Illustré, janvier 2002
Mon premier emploi: Comme sans doute beaucoup. d'artistes, je ne peux pas vraiment situer de manière précise ce qu'a été mon premier job. J'ai fait pas mal de petits boulots qui n'ont rien à voir avec la musique, mais cela m'a permis de faire mes premières expériences en tant que chanteur. En 1982, le groupe Les Gangsters d'amour est créé. C'est à cette époque que j'ai commencé à faire de la scène. Je composais déjà et j'écrivais des textes, mais, la scène, ça a vraiment été une révélation. Bref, petit à petit, j'ai construit tout ce qui constitue mon univers professionnel d'aujourd'hui. Enfin, au vocable profession ou carrière, je préfère parler de passion ou de vocation.
Mon premier salaire: Au tout début, les cachets pour mes concerts, c'étaient des bières. Puis un billet de 500 francs. Aujourd'hui, encore, ce que je gagne reste parfaitement aléatoire, en fonction de l'accueil des disques que je sors. Mais ça me va très bien comme ça, je ne suis pas vraiment « plan d'épargne ». Cela dit, le premier cachet dont je me souviens, c'était les droits d'auteur de « SOS Barracuda », un titre des Gangsters d'amour qui a bien marché. J'ai partagé cette somme (je ne me souviens absolument plus du montant) avec mes musiciens, même si j'en étais l'auteur. Ce geste représentait pour moi ce que j'appelle le minimex moral.
Mes premiers acquis : C'est clairement le fait de me retrouver sur une scène, devant un public, qui m'a donné mes premières vibrations et qui m'a fait prendre conscience de la nécessité pour moi de faire ce métier, même si cela a pris du temps pour que je réalise des albums qui me ressemblent vraiment. Nathalie Cobbaut, Le Soir, mars 2004
Non, je ne suis professionnel de rien du tout. Je serai un débutant et un amateur toute ma vie, le jour où je serai professionnel dans quoique ce soit, je m'en irai. S'il fallait être professionnel pour gagner sa vie, ça se saurait. Je suis l'anti-professionnel par excellence. Cultiver la curiosité, l'enthousiasme, une certaine vivacité, ça passe par le non professionnalisme. Ce n'est pas pour ça que l'on ne fait pas bien les choses... Quand tu aimes quelque chose, tu le fais bien. C'est comme le mot «produit». Tu sais comment les maisons de disques appellent la nana qui s'occupe de moi ? Un chef de produit ! Je suis un produit ! Super !FrancoFan, novembre 2004
On vit dans un monde où seuls les battants sont reconnus et respectés, comme s'il était impossible d'être un type bien sans nécessairement faire quelque chose d'extraordinaire. " T'es rien ou t'es quelqu'un " c'est un paradoxe. C'est la conviction que chacun de nous a quelque chose à dire ou à faire et une satire douce-amère à propos du culte de la réussite. Info PIAS, juin 2003
J'ai toujours rêvé d'être le chaînon manquant entre Joe Strummer et Joe Dassin.FrancoFan, novembre 2004
Le rhum rend fou. Je le sais ! j’aime beaucoup ça, mais si j’en bois, ça peut déclencher en moi des choses très bizarres… je ne contrôle plus. D’ailleurs, en Guadeloupe, on dit : “ le rhum est bon mais il faut le boire seul ”. (Rires.) C’est dire s’il est dangereux. Le café à grosses doses me fait le même effet. Télémoustique, novembre 2001
Le risque, c'était d'être mal compris. Et le danger, c'était d'être désavoué par le public. Les grandes ambitions ne donnent parfois que de petites révolutions personnelles, mais grâce à cet album je sais que dorénavant chaque nouveau disque sera pour moi bien autre chose qu'un nouveau disque de plus. Info PIAS, juin 2003
Je suis absolument contre les privilèges liés à l'hérédité, au népotisme, au pouvoir de droit quasi divin. Je trouve ça obsolète, incongru. De la part d'un peuple, se réfugier derrière un système monarchique est irresponsable et lâche. Alors tout le falbala actuel autour de Mathilde ou Elisabeth, ça me rend fou. Si ce n'était que du folklore, passe encore. Mais ce n'est pas que du folklore. Cet écran de fumée qu'est la famille royale facilite le boulot des gens qui tirent des ficelles impunément. Ça occulte les problèmes. La royauté n'a pas lieu d'être. Le roi, c'est saint Nicolas! Un moment donné, tu dis à ton gamin que saint Nicolas n'existe pas et que pour avoir des Sugus dans la cheminée, il y a un système! Télémoustique, novembre 2001
Ça me paraît insensé, une réaction comme celle de Goldman - il avoue monter sur les planches avec souffrance et uniquement pour faire plaisir à ses fans - même si je respecte profondément le personnage. Parce que si mon premier pied, je le prends quand j'écris, le second vient quand je chante... c'est tellement excitant! Le danger, d'ailleurs, est de tomber dans l'excès inverse: au début, je n'en avais que faire d'enregistrer des disques, je ne voyais pas l'intérêt de recréer superficiellement l'atmosphère que je vivais sur scène... Maintenant, je fais les deux choses différemment - je n'aime pas les artistes qui font sur scène ce qu'ils font en studio - mais dans les deux cas, j'ai trouvé une façon de m'exprimer. Et c'est formidable.La Dernière Heure, novembre 2003
Les Américains se veulent sergents du monde. Ces vieilles badernes galonnées et retranchées dans leur Pentagone, qui nous expliquent comment on doit vivre et surtout acheter, ça va maintenant! (Pause) J'ai du mal à en parler parce que le 10 septembre dernier, je disais à des amis que je rêvais de vivre assez vieux pour connaître le déclin de l'empire américain. Le lendemain, les Twin Towers se prenaient deux avions et des milliers de gens mouraient. Ce déclin, ce n'était pas du tout comme ça que je le voyais, évidemment. Il ne passe ni par le malheur des Américains ni par la terreur. Mais l'obédience américaine sur ce que je dois bouffer et penser, un Etat-sergent qui impose au monde des valeurs libérales extrêmes, assez! Le monde est devenu un supermarché dont le conseil d'administration est américain. Et ces types nous font la leçon comme à des enfants irresponsables. Leur monde à eux a assez prouvé qu'il était irresponsable. Télémoustique, novembre 2001
Chacun gère son stress comme il le peut. Voilà. »
Une pile électrique en coulisse ? " Oui mais c'est toujours comme ça. Jusqu'à ce qu'on me donne le top et que je ne flanque le pied sur scène, c'est indescriptible…et je ne retrouve le contrôle de moi-même qu'à ce moment-là. Et forcément dans ce type de spectacle, on arrête pas d'entrer et sortir, ben forcément, je pourris la vie de mon entourage de fort belle manière ! "Belgomania, RTBF, juillet 2004
Attention qu'il n'y ait pas de malentendu, je ne veux pas dénigrer la sympathie que les gens m'ont accordée. Je veux juste dire qu'il n'y a pas que le côté jovial et fonceur qui existe, il y a aussi l'autre côté et j'espère très sincèrement que ça ne me rendra pas moins sympathique. Quelqu'un avec ses faiblesses, sa réalité et sa vérité au plus proche, j'espère que ça touche autant que le type qui fait hamster jovial toute la journée.L'Essentiel, avril 2001
Qui a besoin des artistes ? Personne ! c’est la cerise sur le gâteau. Parfois, on en fait un foin pas possible. Tu m’interviewes mais il y a des tas d’hommes politiques engagés aux discours précis qui justifieraient plus que moi d’avoir une place dans ce canard. Le Ligueur, octobre 1998
Chez moi, et à tous les stades, il y a d'abord le collectif, et ensuite le solitaire. Après le travail d'équipe vient le moment d'assembler et là je suis seul à décider. Tailler dans les idées, les mots, les riffs, les intros et tenter de rassembler tout ça, c'est un sentiment sensationnel! Rebondir sur un texte ou une musique, remplacer un nouveau refrain par un ancien couplet, affiner un mix à l'extrême, rejouer vingt fois une guitare et puis surtout : chanter seul ! Ma façon de travailler pour les prises de voix est nouvelle: je suis seul dans le studio. Je me raconte mon histoire comme je l'entends. Après, j'appelle mes amis pour effacer les doutes ou les confirmer, m'aider à prendre de la distance et recommencer.Info PIAS, juin 2003
Tout est devenu urgent! Avant, quand le GSM n'existait pas, tu rentrais chez toi, tu avais un message sur le répondeur et tu rappelais après avoir réfléchi. Maintenant, tu n'as plus de réflexion possible. Tu dois répondre de suite et savoir si Dieu existe. Autre chose: je hais les culottes pour dormir. J'aime dormir cul nu et j'aime bien que la personne qui dort avec moi soit cul nul. En plus, avec une mauvaise culotte mal placée, tu peux vite te blesser! Je n'aime pas les lits pas faits. J'aime entrer dans mon lit quand il est fait. Et ne pas faire mon lit, c'est comme sortir de chez moi la porte battante. Télémoustique, novembre 2001
C'est une vie que j'ai choisie. Un chemin en ligne oblique dans lequel j'ai souvent envie d'entraîner les autres. Une vie où il vous arrive de recevoir cent fois plus que ce qu'on a donné. Mais "La vie d'artiste" était surtout une chanson sur l'étincelle qui sommeille en chacun de nous. Cela dit, pour moi aucun "artiste" professionnel, et "artiste" je l'écris toujours entre guillemets, ne mérite qu'on écrive une chanson sur lui, ni qu'on sublime son état ou qu'on célèbre son statut. Cette vie-là ne doit revendiquer aucune forme de respectabilité.Info PIAS, juin 2003
Avant d'avoir trente ans, je trouvais que tous les mecs de plus de trente ans étaient cons. (Rires). Cela m'est passé. Je pense que l'on peut chanter à plus de trente ans et même chanter longtemps. Les vieux chanteurs endimanchés me touchent. Et je ne trouve pas ça pathétique. Ils nous donnent une leçon de vie. Le Soir Illustré, janvier 2002
Assez bizarrement, ce n'est pas un site qui m'appartient. Il est à la fois indépendant de moi mais aussi indépendant de la maison de disques, du management, etc. Cela dit, on abreuve les concepteurs d'informations. On y trouve leur avis, leur manière de me voir, leur manière d'en parler. Je trouve cela très intéressant et très excitant que mon site officiel soit l'un des derniers vrais sites libres où moi-même je ne suis que consultant. Quant au web, c'est un vecteur de communication sensationnel. Même quand je vais sur le site de jeffbodart.net, j'apprends des choses, c'est génial!!! Je dis ça pour Jeffbodart.net mais c'est valable pour des tas d'autres choses. Je n'y passe pas la journée car mon vecteur d'expression à moi, c'est la musique et j'essaye de faire ça le mieux que je peux… c'est une vraie passion et j'y consacre le maximum de temps. Site Skynet, juillet 2003
Ce sont les Pères-la-Morale, ces donneurs de leçons, tu vois ? Ces gens qui ont un ego gros comme une baraque et qui t’expliquent comment vont les choses : “ Jeff, je connais ton problème, y a qu’à faire cela… ”. Télémoustique, mai 1998